1jour,1 livre : Jan Karski par Yannick Haenel

Publié le par Amaryves

1jour,1 livre : Jan Karski par Yannick Haenel

Je dois vous parler d'un ouvrage que j'ai lu, en son temps, et dont j'aimerai vous parler à nouveau.......

Il s'agit du livre de Yannick Haenel, JAN KARSKI, qui a obtenu le prix Interallié 2009 (prix décerné à un ouvrage écrit par un journaliste)

L' homme dont il est question s'appelle Jan Karski,* il est un de ceux qu'interroge Claude Lanzmann dans Shoah. Les premières pages du roman retracent sobrement cet instant du film : un homme face à la caméra - l'enregistrement à lieu dans les années 1970 - qui voudrait parler, mais dont la parole se brise, un homme happé par la tentation du silence et qui, avec ce silence, se débat, pour finalement parvenir à réciter le message dont il est porteur depuis plus de trente-cinq ans.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Jan Karski (1914-2000), issu d'une famille catholique de Lódz, était agent de liaison entre la Résistance polonaise et le gouvernement polonais en exil, en France d'abord, puis à Londres. A la fin de l'été 1942, deux leaders juifs le font entrer clandestinement dans le ghetto de Varsovie, où se meurent des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants. Ceci afin que lui, Jan Karski, voie et dise au monde ce qu'il a vu. Ceci afin qu'il témoigne de l'atrocité de la situation des Juifs de Pologne.

De l'extermination en cours. « Peut-être ébranlera-t-on la conscien­ce du monde », espèrent les deux leaders juifs. Ne laissez pas faire cela : le voilà, le message dont est désormais porteur et responsable Jan Karski. Message qu'il tentera en vain de délivrer dans le monde qu'alors on qualifie de libre, en Grande-Bretagne, à Washington..., devant des auditoires divers, prenant la parole mille fois sans jamais que soient perçus ses mots - pourquoi ce refus, ou cette impossibilité d'entendre ?

Dès 1944, Jan Karski écrira un livre - dont le résumé constitue la seconde partie du roman de Yannick Haenel -, dans l'espoir que l'écrit soit plus audible que la parole, en vain. Jan Karski sera dès lors contraint à jamais de vivre avec ce qu'il sait, avec aussi en lui ce message qui n'est jamais parvenu à ses destinataires.

Critique de Nathalie CROM

 

Le petit kiosque a dit :

Je vous le disais en préambule, j'étais K.O par terre (enfin dans mon lit), ce livre est un récit poignant, bouleversant.

Comment ne pas éprouver de la colère, du dégoût devant le combat perdu de cet homme, résistant, arrêté par la gestapo, évadé avec des complicités, cet homme introduit dans le ghetto de Varsovie pour "VOIR", pour alerter les nations, pour témoigner des atrocités chaque jour endurées par les Juifs persécutés par les nazis.

Une bouffée de haine ( non peut-être pas, mais pas loin), au récit de son entrevue avec Roosevelt, qui venait de terminer un repas et l'écoutait en baillant (digestion difficile le président ?) et répétant inlassablement " I understand" ( je comprends), mais Karski a le sentiment que les oreilles se ferment, la guerre des nations a un but militaire et non de sauver des milliers d'enfants, de vieillards, de femmes et d'hommes qui ont le malheur de n'être pas du bon côté.

Le procès de Nuremberg mis en scène par les Américains n'était qu'un masquage pour éluder la question de la complicité passive des Alliés.
Pourquoi ont-ils refusé de bombarder les voies ferrées qui menaient à Auschwitz alors qu'en 1944 les raids se multipliaient dans le secteur ?
Pourquoi ?? Parce que les objectifs des Alliés étaient militaires et la mort promise a des millions d'êtres (qui n'avaient plus rien d'humain d'ailleurs ...) ne les regardait pas.

Lisez ce livre, c'est magnifiquement écrit, si le sujet n'était pas aussi lourd, je dirais qu'il se lit "facilement"

Il y a eut des salauds dans cette guerre mondiale, il y a eut des héros et Jan Karski était de ceux-là .

Publié dans J'ai lu pour vous

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P
Merci pour cette piste de lecture
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B
un sujet très bien traité, <br /> merci pour cette belle publication dans la communauté livres ô blogs
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