Thierry Le Luron : 13 septembre 1986 - 13 septembre 2017 : 31 ans déjà !
Un patronyme prédestiné à la joie, la comédie, le rire et pourtant faute de trouver des engagements, c'est dans le sérieux du lyrique que Thierry va se faire connaître.
Participant, sans l'avoir sollicité, (c'est sa maman qui l'avait inscrit) au Télé Crochet du Jeu de la Chance, émission qui a propulsé sous les projecteurs, Mireille Mathieu, et Georgette Lemaire, il choisi de concourir avec un répertoire classique, collant parfaitement à se voix puissante et juste : l'Air de la Calomnie du Barbier de Séville, puisToison d'Or, Exodus, La Quête, il enchante le public et les téléspectateurs pendant plusieurs semaines,
C'est en faisant devant Jean Nohain une imitation de l'inoubliable "Jaboune" et de J. Chaban-Delmas qu'il voit sa carrière d'imitateur s'ouvrir à partir de 1972/1973.
Les désillusions et la censure vont s'immiscer dès l'arrivée au pouvoir de François Miterrand ( 1981). C'est au cours d'une remise de légion d'honneur à Orson Wells ( Cérémonie des Césars) en présence de Jack Lang et de François Mitterand, que Thierry va entrer de lein fouet dans la provocation. Ce soir-là, n'ayant rien répété, il "bidouille" sur la musique de la Panthère Rose, une diatribe sur le pouvoir en place, les privilèges et malgré son succès populaire offert par la salle, ordre sera donné aux dirigeants de chaines de télévision et de radio de ne plus le recevoir, avec en prime un "avertissement sous forme de contrôle fiscal !
Dans les années 1984 il se prend à rêver de devenir célèbre à l'étranger et enrichi son répertoire des voies de Frank Sinatra, Lizza Minelli, Dean Martin.
Début 1986, il assure que le show continue, avec un grand spectacle au Palais des Congrès pour Octobre. Les affiches sont placardées, et tout le monde y croit - sauf ses proches - des bruits de cancer des cordes vocales fuitent, la rumeur enfle...personne ne parle de VIH, et pourtant !
C'est bien de ce fléau dont Thierry est atteint, jusqu'au bout, il le taira "pour ne pas inquiéter sa mère" dira Martine, sa soeur.
Ce 13 novembre 1986, il s'éteindra à 4h du matin dans la suite louée à l'hôtel Crillon, en attendant la finition des travaux de son appartement...qu'il n'habitera jamais.
Ce petit bonhomme d'1 m60, avait le talent d'un géant. L'art de la dérision, de la provocation, de l'amitié.
Envoyait-il un signe quand il interprétait cela ?
Nous nous reverrons un jour ou l'autre .... si Dieu le veut !